ISBN
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brak
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Liczba stron
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336
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Oprawa
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twarda
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Rok wydania
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Paris 1927 |
Stan książki
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dst
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"PREFACE
Ce nouveau volume de notre Cours de Grammaire parail six ans apres les deux premiers; un si long retard n'est impu-table ni aux auteurs ni aux editeurs: les premieres feuilles etaient imprimees en juillet 1914; les evenements survenus dansl'intervalle (1[zasłonięte]914-19) nous dispensent d'etoute excuse.
Nous avons indiąue dans la preface du Cours des Classes elementaires les principes qui nous ont guides; qu'on nous permette d'en reproduire ici quelques passages :
« Nous nous sommes propose avant tout de n'enseigner que de la « grammaire vraie ». L'entreprise est plus difficile qu'il nę semble au premier abord.....
« La cause principale de cette difficultó est notre nomen-clature grammaticale. Elle a ete, il est vrai, simplifiee ou unifiee; mais telle qu'elle est, telle que 1'impose une tradi-tion de plusieurs siecles, elle ne repond pas a la realite des faits. Les categpries grammaticales nous renseignent mai sur la naturę des mots. Nous les comparerions volontiers a des tiroirs, peu nombręux, d'un classeur dans lequel on aurait essayóde ranger tous les mots de la langue francaise. Nombre de mots peuvent etre placćs dans plusieurs tiroirs. II est impossible de definir rigoureusement la plupait de ces termes que les grammairiens du seizieme et du dix-septieme siecle ont fait passer des grammaires grecques aux gram-maires latines, puis aux grammaires francaises : les faits debordent toule definition.
« Aussi n'avons-nous attribuć qu'une mediocre importance aux termes grammaticaux. En presence d'une formę de verbe, d'un imparfait, parexemple, ou d'un conditionnel, nous exa-minons ce que signifie cette formę appelee imparfait ou conditionnel, sans nous dire : « Puisque nous l'appelons ainsi, elle doit avoir telle signification,» Imparfait, conditionnel, pro-nom, etc., simples etiquettes sur les tiroirs de notre classeur; rień de plus.
«En revanche, nous avons cru bien comprendre l'esprit de la nouvelle nomenclature en dśsignant toujours les verbes par la premierę personne de 1'indicatif present; nous disons: les verbes j'aime,je cours, je bois, etc, et non les verbes airner, courir, boire, etc.: c'est une consequence de la di-vision obligatoire des verbes en verbes en e et verbes en s, et sur bien des points une notable simplification.
« Parmi les termes compris dans la nouvelle nomenclature, il en est quelques-uns que, par souci d'exactitude et de simplification, nous aurions voulu eliminer; nous les avons k regret conserves, pour ne pas trop heurter, des a present, des habitudes sśculaires; du moiris avons-nous essaye d'en res-treindre ou d'en expliquer 1'emploi : tels, les termes de defini et de indefini. lis ont heureusement disparu de la conjugaison, apres avoir inspire combien detheorieserroneesr Mais ailleurs, sont-ils mieux a leur place ?
« A quoi bon distinguer un article defini et un article indefini ? Le nom, quand ii est seul, — cheval, table— pourrait, a la rigueur, etre appeló indefini: ii designe une espece cons-tituee parun nombre illimite d'individus; tout ce qui lui sera ajoute (fut-ce le mot un) sert a le definir et a le determiner.
« En quoi ancnn et nul sont-ils des adjectifs indefinis? Et si je dis : « Glaude Bernard et Louis Pasteur ont 616 de granda savants; l'nn a cree la medecine expśrimentale, Pautre a victorieusement combattu plusieurs grands fleaus de Fhuma-nite», prótendra-t-on que l'nn et 1'autre sont, eux aussi, des pronoms indefinis ? II est possible de remplacer l'un par le premier ou par celui-la, 1'aulre, par le $econd ou par eelui-ci. Verra-t-on des pronoms indefinis dans le premier, le second, celai-ci, celui-la ?
« Pour la question delicate des sons dans la langue francaise, nous avons profitś des travaux les plus rścents de nos pho-nśticiens. Peut-etre ce chapitre paraifra-t-il un peu aride a quelques-uns : nous croyons pourtant que des eleves de Septieme peuvent, guides par leur professeur, se rendre compte sans trop de peine des faits sur lesquels nous appelons leur attention, et qu'au surplus, un enseignement vrai, nieme s'il exigeun peu plus d'eflbrt, estprefśrable aunenseignement facile a retenir, mais erronś.
« II nous a donc paru necessaire d'avertir les ćleves, des la Septieme, que si notre alphabet ne renferme que six voyelles-lettres, appelśes voyelles, la langue a un bien plus grand nombre de voyelles-sons ^ ils constateront eux-memes que 4, i, S, & reprósentent des sons autres que e, et que a, que in et on notent des sons voyelles tout comme i et o, etc. Nous nous taisons sur les diphtongues, parce que le francais actuel n'en possede plus (exception faite pour l'interjection afe); nous parlons, au contraire, d'accent tonique, de formes atones et de formes toniques; ce sont la des notions tres simples, cor-respondant a des faits que l'eleve peut observer dans la con-versation ou la lecture; et ces notions permettent d'expliquer, pour une grandę part, les differents radicaux dun meme verbe {je meurs, hons mourons), comme elłes serviront plus tard a expliquer pourquoi un grand nombre de noms derivćs dillerent par leur radical du nom simple (cceitr, courage).
« Nous avons tenu a developper notre pensee sur ces deux ou trois points particuliers; nous aurions aimó a exposer aussi pour quelles raisons le pronom ditpossessifne doit pas śtre sśpare du pronom demonstratif, — pourquoi nous avons cru utile de parler des cas des pronoms, — pourquoi nous comparons sans cesse la langue parlee et la langue ecrite, etc.; nous avons craint d'allonger outre mesure cette preface; mais nous prions nos collegues de croire que, si parfois nous nous sommes ecartes de Fenseignement traditionnel (i), nous ne l'avons fait qu'a bon escient et apres mure reflexion."